Par Giovanna Valls Galfetti.
« Accrochée à la vie», ce sont des fragments de journaux intimes, de lettres, le récit d’un combat à la vie à la mort, rédigé entre 2004 et 2011 par Giovanna Valls pour sortir de l'enfer de la drogue et la maladie, jusqu’à la victoire…
Giovanna est née il y a une cinquantaine d'années dans une famille unie. Son père, le peintre catalan Xavier Valls, et sa mère, Luisa Valls Galfetti, suisse italienne, inculquent à leurs deux enfants des valeurs basées sur le sens de l’effort, de l’empathie, de la générosité et du respect. Elle est la sœur de Manuel Valls, l'actuel Premier Ministre de la France.
En 1984, c'est la chute ! Il suffira de quelques lignes à snifer proposées par un ami, après une malheureuse histoire d’amour brisé pour que tout bascule. Commence alors un long calvaire de deux décennies, qu’elle relate avec pudeur mais sans tabou ni complaisance.
A Barcelone, Giovanna tente de se désintoxiquer. Elle travaille et connaît de longues périodes de trêve jusqu’en 1995… mais l'équilibre est précaire, les rencontres sont souvent des occasions de retomber soit dans la drogue, soit dans l'alcool. Jusqu'au « coup de poing de la cocaïne ». Giovanna a 38 ans. Une semaine plus tard, elle est diagnostiquée séropositive et infectée par le virus de l’Hépatite C. A la dépendance s’ajoute la maladie.
Giovanna alterne cures et rechutes, mais, et c'est essentiel, sans jamais couper le lien, ni avec sa famille, ni avec le corps médical. C'est alors qu'elle entend parler d'une thérapie qui se pratique dans la forêt amazonienne avec prise d'ayahuasca, breuvage a base d'une liane, qui doit se prendre sous contrôle. Le 25 avril 2005, Giovanna rejoint l'équipe du psychiatre Fabregas. Elle y restera 3 ans.
Ses parents, qui la portent à bout de bras, depuis des années, continuent de la soutenir. Jamais, ils ne l’ont lâchée. C’est aussi toute la force de ce témoignage. Ils l’aiment avec force, pudeur et justesse. « Je souhaite seulement que tu trouves une plénitude dans tes actes, que la vie te sourit, que tu t’aimes toi-même et que tu sois indulgente envers les autres, lui écrit son père, Xavier Valls en avril 2005. Ta mère et moi t’avons toujours aimée ». Peu à peu, Giovanna reprend goût à la vie. « Un miracle », dit-elle.
Sa mère écrira. "Elle s’est battue comme personne pour se reconstruire (…). Notre combat - celui de Giovanna surtout - a valu la peine. Il ne faut jamais dire : « Il n’y a rien à faire ». Elle en est la preuve vivante !
Marie Grisard
JC Lattès, 2015 - 20.20 €
par Tahar BEN JELLOUN
« Il y avait une fois… ». tels sont les premiers mots de ce livre qui s’ouvre comme un conte façon « contes des mille et une nuits » mais qui, comme tous les contes, véhicule son lot de malheurs et de drames.
Le point de départ est cette institution – plus qu’une coutume ou une tradition- qu’est le mariage de plaisir qui consiste à contracter un mariage musulman temporaire pour une durée déterminée convenue entre époux. Cette institution qui est toujours reconnue par un certain nombre de musulmans pose la question de la polygamie et, en filigrane, celle de la place de la femme dans l’islam.
Cependant ce n’est pas là que réside le thème principal de cet ouvrage : le fil rouge en est le racisme, mais une forme de racisme qui nous est moins familière, à savoir, le racisme des africains « blancs » du Maghreb vis-à-vis des africains « noirs », considérés par les premiers comme les seuls vrais africains.
Cette histoire d’une famille marocaine sur 3 générations balaie presque ¾ de siècle d’histoire, du milieu du 20éme siècle à nos jours et évoque l’esclavagisme (aboli au Maroc seulement en 1922), le colonialisme, la radicalisation, la montée du terrorisme, les migrants…
Peut-être le nombre important de thèmes abordés dans un ouvrage finalement pas très volumineux nuit il à la cohérence de l’ensemble et ternit quelque peu l’image de conte oriental du début de la lecture, malgré l’incomparable talent de narrateur et le style simple, concis et naturel de Tahar Ben Jelloun qui rendent les vérités encore plus vraies et les évidences encore plus évidentes.
Cela est finalement le reflet de la vraie vie qui en effet n’est pas un conte.
Marie-Christine COLIN-LEFEBVRE, Avril 2016
Gallimard, 2016 - 19.59 € - 13.99 € (EPUB)
Par Jason QUINN et Sachin NAGAR - Collection Destins d'histoire
Prix GABRIEL "Valeurs Humaines" 2017
Cette excellente collection remet le couvert avec un volume important qui nous parle de Gandhi. Plus de 200 planches d'une bande dessinée dont la qualité se précise au fil des pages. Quelques pages pour aller plus loin : ligne du temps, sites web, phrases clés, bibliographie, filmographie, etc
Gageons qu'après le prix international de la BD chrétienne 2016 remporté par Mère Teresa, la collection en remportera un suivant. Redisons encore qu'il s'agit de traductions d'ouvrages publiés par Campfire, maison d'édition basée à New Delhi.
G. Iweins
21G, 2016 - 22,00 €
par Paul Veynes.
« Ayant eu pour métier l’étude de l’Antiquité gréco-romaine, je n’ai cessé de rencontrer Palmyre sur mon chemin professionnel. Avec la destruction de Palmyre par l’organisation terrorriste Daech, tout un pan de notre culture et mon sujet d’étude viennet brutalement de voler en éclats ».
Ces 4 lignes tirées de l’introduction écrite par Paul VEYNE résument à elles seules l’objet de ce petit ouvrage de moins de 150 pages qui dresse un portrait de cette mythique cité du désert, aux confins de l’orient et de l’occident, aux portes de la Perse.
Il ne s’agit cependant pas d’un livre scientifique destiné à des érudits ou à des spécialistes : ce livre se lit, voire, se dévore aisèment et la passion et l’intérêt de l’auteur pour la splendeur et la richesse historique de ce lieu se transmettent immédiatement au lecteur.
Les dernières lignes sont elles aussi significatives du sens de ce travail :« Oui, décidèment, ne connaître, ne vouloir connaître qu’une seule culture, la sienne, c’est se condamner à vivre sous un éteignoir ».
A conseiller à celles et ceux qui ont découvert - ou redécouvert- Palmyre au vu des images de destruction massive et systèmatique récentes et qui ont envie de mieux la connaître pour en garder souvenir et témoignage.
Marie-Christine COLIN-LEFEBVRE
Albin Michel, 2015 - 16.25 € - 9.90 (EPub)