Librairie Siloë Liège

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vous-n-aurez-pas-ma-hainePar Antoine Leiris.
Comment trouver les mots justes pour parler de ce récit ?
Antoine Leiris est journaliste. Hélène, sa femme, était au Bataclan le soir du 13 novembre et y a trouvé la mort, les laissant seuls, lui et Melvil, leur bébé de 17 mois.
Ils ont perdu une épouse, une amante, une amie et une maman.
Dans les heures qui suivent les attentats, il laisse monter en lui les mots et publie sur les réseaux sociaux une lettre intitulée « Vous n'aurez pas ma haine », qui a fait le tour du monde et qui est le centre – au propre comme au figuré – de ce court récit sous forme de journal qui commence le vendredi 13 novembre à 22 heures 37 pour s'achever le 25 novembre, au lendemain des funérailles. Ce récit est conforme à l'image qu'a donnée Antoine Leiris sur les plateaux radios et télévision où il a présenté son livre : poignant, émouvant, mais sobre, pudique et vrai.
Dans la douleur, le chagrin qui peu a peu se mue en deuil, dans l'absence et le manque, c'est une lettre d'amour magnifique à Hélène, la femme qu'il aime et un message d'amour paternel rempli de douceur et d'espoir à Melvil, son petit garçon qui comprend sans comprendre.
Que leur nouvelle vie à deux puisse être la meilleure possible grâce à la force de cet amour.
Marie-Christine Colin-Lefebvre, mai 2016.
Fayard, 2016 - 14.45 € - 8.99 € (Epub)

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homme nu dictature invisible du numeriquePar Marc Dugain et Christophe Labbé.
Cet essai ne se lit pas : il se dévore. Dès les premières pages, le lecteur « connecté » qu'est tout un chacun ne peut plus s'en défaire, pas plus qu'il ne peut se défaire de sa dépendance au numérique.
Rien n'est épargné au lecteur : le pacte secret entre les services de renseignements – principalement américains – et les Big Data, l'utilisation et le traitement des milliards d'informations « données » volontairement par tout qui se connecte, la mort de la vie privée sous motif de transparence et de lutte contre le terrorisme, l'aliénation du libre arbitre de l'homme rendu toujours moins utile et plus rare, la perte des émotions qui rendent l'homme imprévisible contrairement à la machine, le transhumanisme, la solitude numérique dont les réseaux sociaux – faux lieux de rencontre – sont les masques, la disparition du réel et du vécu au profit de l'image, la rentabilisation du temps par une connexion possible partout et tout le temps, la gouvernance par les données, le remplacement des lois par des règles algorithmiques...
Les mots sont fort et les formules, choc.
D'aucuns crieront sans doute au pessimisme et au catastrophisme : d'entrée de jeu, les auteurs affirment clairement leur intention de ne parler que des aspects négatifs du numérique. Il est vrai cependant que même Georges Orwell n'aurait jamais pu imaginer ce que décrit ce livre et que ses ouvrages de fiction font figure, à côté, de pâles livres à l'eau de rose...
Et à titre de conclusion, que vivent longtemps encore le livre-papier, la vraie vie et l'authenticité !
A lire d'urgence, voire à relire périodiquement, comme une piqûre de rappel de vaccin.
Marie-Christine Colin-Lefèbvre.
Robert Laffont, 2016 - 20,40 € - 12,99 € (EPUB)

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histoire du silencePar Alain Corbin.
Il est difficile et sans doute présomptueux de chercher, pour parler de cet ouvrage, des mots autres et meilleurs que ceux écrits par l'auteur lui-même dans le "prélude" :
"Le silence n'est pas seulement absence de bruit. Nous l'avons presque oublié. Les repères auditifs se sont dénaturés, affaiblis, désacralisés. La peur voire l'effroi suscités par le silence se sont intensifiés.
Désormais, il est difficile de faire silence, ce qui empêche d'entendre cette parole intérieure qui calme et qui apaise...
L'essentiel de la novation réside en l'hypermédiatisation, en la permanente connexion et, de ce fait, en l'incessant flux de paroles qui s'impose à l'individu et qui le conduit à redouter le silence..."
Historien confirmé de la sensibilité et des émotions, Alain Corbin offre ici moins un traité d'histoire qu'une réflexion et même un éloge du silence, au travers d'un texte largement alimenté par un nombre important de références littéraires qui raviront les amateurs de lecture.
Citons, entre autres, dans ce livre peu volumineux et de lecture très accessible, de beaux passages sur le silence dans la peinture et sur le rôle du silence dans l'écoute.
Gageons que chaque lecteur pourra trouver, parmi les nombreuses citations d'auteurs, celle ou celles qui pourra ou pourront ouvrir et alimenter sa propre réflexion.
Marie-Christine Colin-Lefebvre.
Albin Michel, 2016 - 18,50 € - 11.99 (EPUB)

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le drapier dassisepar Michel Sauquet

Un père se sentant à la fin de sa vie redit tout son amour, ses espoirs et sa colère à l'égard du fils qu'il a rejeté.
Le lecteur parcourt toute leur relation avec le seul angle de vue du père : c'est de la fureur, de l'amertume, du dépit.
Quelle intensité au cours de ces pages bien rythmées ; cela "tonne" par moments.
Un jour, comme atteint des symptômes d'un burn-out, le père va commencer un chemin de retour vers son fils. Il redécouvre ainsi la lettre laissée par sa défunte épouse qui est une petite perle maternelle.
La fin est admirable de pudeur.
A lire parce qu'il y a des parents qui rejettent un enfant et parce que ce fils est François d'Assise.
Geneviève Iweins, avril 2016

Salvator, 2016 - 17.50 €